Si on apprend à tout âge, beaucoup vous diront que les premières années sont cruciales… voire absolument déterminantes. D’où vient l’idée que « tout se joue avant trois ans » ? Qu’en est-il vraiment ?

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Tout se joue avant 3 ans : les origines de cette croyance.

La taille du crâne

Pour certains, tout se joue avant 3 ans dérive de la théorie tout se joue avant 6 ans. Cette dernière est initialement basée sur la croyance en un lien entre taille du crâne et capacités mentales. Comme la taille du crâne d’un enfant de moins de 6 ans est presque égale à celle d’un crâne adulte, on a pensé que l’intelligence ne pouvait plus évoluer après cet âge.

Les synapses

Pour d’autres, cette théorie repose sur le nombre de synapses dans le cerveau. Celles-ci font le lien entre les neurones. En effet, il est scientifiquement prouvé que le nombre de synapses est plus faible chez un bébé que chez une personne adulte. Est alors née la croyance selon laquelle les pics de croissance synaptique correspondent à la période où la personne est la plus apte à apprendre. Ces moments deviennent des périodes critiques du développement cérébral. Ainsi, les trois premières années de nos vies, la croissance synaptique serait la plus forte (dépassant celle de l’adulte). Cela a laissé penser qu’une fois passé ce stade, l’apprentissage serait plus difficilement réalisable.

Le développement du langage

Enfin, certains considèrent que cette théorie provient initialement des croyances liées au développement du langage. En effet, les nouveaux-nés sont sensibles à tous les sons de toutes les langues qu’ils traitent de façon identique. Plus tard, les enfants distinguent plus facilement les sons qu’ils entendent souvent au quotidien. Cela devient leur langue maternelle. Ainsi, l’enfant perd alors en quelques sortes la capacité à traiter les autres sons en vieillissant. 

Neuromythe ou réalité  ?

Si cette théorie a été élaborée en fonction des connaissances scientifiques dont disposaient ses auteurs, les chercheurs du XXIème siècle s’accordent à dire qu’elle est tout à fait erronée. Il s’agit de l’un des nombreux neuromythes qui desservent les enfants qu’ils prétendent aider à s’épanouir !

Voir aussi l’article sur les neuromythes en éducation.

L’un des traits récurrents du neuromythe est l’extrapolation, ou généralisation abusive des données scientifiques utilisées. C’est le cas de la théorie selon laquelle les capacités optimales d’apprentissage seraient déterminées par les périodes de pics de croissance synaptique. Elle ne prend pas en compte que le cerveau est plastique. Il est donc capable de modifier ses connexions synaptiques tout au long de sa vie.

De la même façon, cette théorie des 3 ans se fonde sur les capacités optimales de reconnaissance et de traitement des sons par les très jeunes. Elle tire du constat que ces capacités n’ont qu’un temps la conclusion que les autres capacités fonctionnent de la même façon… Mais rien ne prouve que ce serait le cas pour les autres aspects du développement du langage. Au contraire ! La grammaire, le lexique etc. ne répondent pas du tout à la même logique.

A voir également :

Les neuromythes en éducation

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